Le peuple se soulève au Maghreb...

Publié le 13 Janvier 2011

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Depuis plus de 15 jours le peuple jeune ou moins jeune manifeste avec courage dans les pays du Maghreb. Ce phénomène ne peux pourtant pas être ignoré par notre gouvernement qui n'a pas hésité il n'y a pas si longtemps à se "tortiller" et se pavaner devant Mr BEN ALI et toute sa clique...

 

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Dommage que le bruit sourd du silence de la classe politique française fasse que ces incidents  soient ainsi ignorés à comparer du "battage" médiatique qu'il y a eu l'an passé concernant les manifestations en IRAN.

Nous assistons pourtant et au départ, à la révolte d'une jeunesse francophone pour qui tant l'ALGERIE que la TUNISIE et bientôt peut-être le MAROC n'a aucune perspective d’avenir...

 

 

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Je pense que notre pays est bien silencieux à ce sujet et c'est à la fois regrettable et dangereux... Regrettable parce que les liens historiques et culturels de nos pays sont quoi que l'on fasse incontournables...Dangereux, parce qui au départ, n'est qu'un conflit social, peut être une manne pour réveiller en ces pays une récupération religieuse dans le cadre d'une radicalisation Islamique de ces mouvements sociaux... Oui, la braise couve sous la cendre !!!

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Et modestement, je tiens au travers de mon blog m'associer au désespoir de cette jeunesse qui n'a de demande que le désir de pouvoir réussir, non pas forcément à l'étranger mais bien dans son pays...Il est à noter que la France n'est pas du tout à l’abri de ce phénomène ....Rappelons nous des dernières manifestations de notre propre jeunesse que l'on disait manipulée politiquement...

 

Je laisse donc à votre appréciation le l'article du journal "Le Point" qui accompagne mon article, suivi de celui de "Canard Enchaîné" qui rend compte de l'état de corruption dont est atteinte la Tunisie... 

 

 

Jean Claude Lejeune  

 

Tunisie : Ben Ali protège ses voleurs de neveux

 

 

 

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La révolte gagne Tunis

 

Les troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis près d'un mois ont fait entre 21 et 50 tués, selon les sources.

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Le mouvement de révolte sociale qui a commencé le 17 décembre s'accentue de jour en jour © Abu Omar / AP / Sipa

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Par Pablo René-Worms

Source AFP

Des manifestants et les forces de l'ordre se sont affrontés dans le centre de Tunis, mercredi en début d'après-midi, et la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté une journaliste de l'AFP. Des centaines de jeunes criant des slogans contre le régime sur la place de la porte de France ont essayé d'avancer vers l'avenue Habib Bourguiba, et les forces de sécurité leur ont barré la route en tirant des grenades lacrymogènes.

Aucun bilan de ces affrontements, les plus graves à se produire dans Tunis depuis le début des émeutes en Tunisie au mois de décembre, n'était disponible dans l'après-midi, alors que les violences avaient cessé. Des passants pris de panique, les yeux larmoyants, ont été repoussés par la police dans les ruelles. Les souks se sont vidés et les commerces, y compris une grande surface, ont baissé leurs rideaux. "Fermez, fermez, ils ont tous cassé", criaient des passants à l'adresse des vendeurs ambulants à l'entrée des souks.

Déploiement de l'armée

L'armée avait auparavant été déployée dans la capitale ainsi que dans une banlieue populaire, au lendemain des premiers affrontements aux abords de Tunis en près d'un mois d'une crise qui a fait des dizaines de morts et débouché sur une contestation de plus de 20 ans de régime autoritaire. Des soldats armés, camions, jeeps et blindés ont fait leur apparition dans la ville pour la première fois depuis le déclenchement des troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis la mi-décembre. Ce développement est intervenu alors que des sources de l'opposition ont fait état du limogeage du chef d'état-major de l'armée de terre, le général Rachid Ammar. Celui-ci aurait refusé de donner l'ordre aux soldats de réprimer les émeutes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force, selon les mêmes sources. Il aurait été remplacé par le chef des renseignements militaires Ahmed Chbir, selon ces informations qui n'ont pu être confirmées de sources officielles.

Dans la capitale, des renforts avaient été postés à des carrefours du centre et à l'entrée de la cité populaire d'Ettadhamen (Solidarité), une banlieue où des jeunes et des policiers s'étaient affrontés la veille au soir. C'était la première fois que des violences se produisaient près de Tunis, l'épicentre du mouvement se situant jusqu'à présent dans le centre du pays. Un blindé et des soldats en armes étaient positionnés à l'entrée du faubourg où des carcasses de voitures et d'un bus incendiés n'avaient pas encore été enlevées, près de la sous-préfecture attaquée. Des bris de verre et des pneus brûlés jonchaient la route de Bizerte qui traverse les cités populaires d'Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, à l'ouest de la capitale.

Dans Tunis, outre des renforts importants de police et unités d'intervention spéciales, deux véhicules de l'armée et des soldats devaient monter la garde sur la place reliant les avenues de France et Habib Bourguiba, face à l'ambassade de France et à la grande cathédrale de Tunis. Cette place avait été, la veille, le théâtre de manifestations étouffées par la police. Des renforts militaires étaient également visibles autour de la radio-télévision.

Mardi soir, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton s'est dite "inquiète quant aux troubles et à l'instabilité" dans ce pays dirigé depuis 23 ans par le président Zine El Abidine Ben Ali. Elle s'est également déclarée préoccupée par "la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires", et a appelé à une "solution pacifique".

L'opposition appelle à la démission du gouvernement

La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Le mouvement a débuté le 17 décembre après l'immolation par le feu d'un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 kilomètres de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police.

Le président Ben Ali, au pouvoir depuis 1987 et âgé de 74 ans, est intervenu lundi à la télévision pour tenter de désamorcer la crise. Il a promis la création de 300.000 emplois en deux ans, mais a aussi qualifié les violences d'"actes terroristes impardonnables perpétrés par des voyous cagoulés" et a accusé des "éléments hostiles à la solde de l'étranger". L'opposition et les ONG ont exprimé leur déception, jugeant la réponse du pouvoir insuffisante, un parti appelant à la démission du gouvernement. "Le discours du président est décevant et ne répond guère à la crise politique, sociale et économique que connaît le pays", a affirmé la Coalition pour la citoyenneté et l'égalité, un ensemble laïc.

Plus radical, le Parti démocratique progressiste (PDP), principale force d'opposition, a conclu à un "échec du régime", appelé à la démission du gouvernement et à la constitution d'un "gouvernement de salut national". Selon dix ONG, dont la Ligue de défense des droits de l'homme, les véritables causes de la crise sont "la corruption, le népotisme et l'absence de libertés politiques".

 

 

 

Autre situation  qui contribue à exaspérer la population tunisienne, celle de l'impunité de certains membres de sa famille alors que deux de ses neveux sont pourtant bien inscrits dans des actes délictueux... Pour preuve, celle du vol de navires de luxe dans les eaux françaises...A voir ci-dessous, l'article du "Canard Enchaîné"...

 

JCL

 

Imed Trabelsi prenant la pose sur un yacht dans le port de Sidi Bou Said. crédit : www.nawaat.org

 

 

Le Canard Enchaîné

 

 

C’est par cette déclaration sans appel, recueillie par l’AFP (8/8), que le procureur général Paul Michel a envoyé valser l’ordonnance de renvoi signée, le 31 juillet dernier, par le juge Jean-Bastien Risson.

Ce magistrat avait eu l’audace de mettre en examen les deux neveux du président tunisien, Ben Ali. Conclusion : malgré la volonté du magistrat instructeur, Imad et Moez Trabelsi ne devraient jamais comparaitre devant une juridiction française. Ainsi se ferme, piteusement, le dossier des yachts volés en France entre 2005 et 2006.

Le 7 juin 2006, « Le Canard » révèle l’affaire. Le « Beru Ma », superbe bateau dérobé, le mois précédent, a Bonifacio, a été repéré dans le port tunisien de Sidi Bou Said. A son bord, paradant comme le pacha, Mohamed Imad Trabelsi, neveu par alliance du président Ben Ali.

C’est le troisième navire de luxe volé dans les eaux françaises mais, cette fois, Paris fait les gros yeux. Et pour cause, le « Beru Ma » appartient à Bruno Roger, pédégé de la banque Lazard, ami personnel de Chirac et de Sarkozy, son ministre de l’Intérieur.

Les négociations sont délicates, mais les autorités tunisiennes acceptent de rendre le yacht. Celui-là seulement, alors que les deux autres – le « Sando » et le « Blue Dolphin IV », barbotés, le premier, au Lavandou et le second, à Cannes – mouillaient tranquillement dans le même port. Tant pis pour leurs propriétaires. Fallait avoir des copains bien places.

Frères la Terreur

La justice française est alors lancée, mais, du dote tunisien, ca renâcle. Car le filet se resserre autour de Mohamed Imad Trabelsi, mais aussi de son frère, Moez Trabelsi, autre neveu du président Ben Ali. Neuf personnes sont mises en examen, et presque toutes désignent les Trabelsi comme commanditaires des vols et destinataires des bateaux.

En mai 2007, Interpol Tunis refuse de les extrader et, s’appuyant sur un cafouillage de procédure, un juge-tunisien décide de classer l’affaire.

Contraint, le juge français Risson se déplace alors à Tunis. Il met Imad et Moez en examen pour complicité de vols aggravés et les place sous contrôle judiciaire. Sa crainte est que le duo ne vienne jamais s’expliquer, à Paris, devant un tribunal correctionnel. Et les réquisitions du procureur pourraient lui donner raison.

Dommage, car les manières raffinées des Trabelsi vont cruellement manquer aux débats. Un gérant de société impliqué dans l’affaire se souvient de l’arrivée en Tunisie du « Beru Ma ». Sa déposition est soigneusement consignée dans l’arrêt de renvoi signé par le juge.

 

Rédigé par JCL

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